L’hygiène des mains est reconnue comme le moyen le plus simple et le plus rentable de prévenir la transmission croisée des agents infectieux ; qu’ils soient bactériens ou viraux.
Les gestes de friction hygiénique s’apprennent très tôt dans la formation des personnels de soin au contact des patients, et la conscience de leur intérêt est bien acquise, que ce soit au bloc opératoire ou dans les établissements médico-sociaux.
La pandémie de Covid-19 aura même modifié la perception et les pratiques des particuliers…
Cependant, des freins à une bonne hygiène des mains persistent ; cet article se propose de les analyser, et de présenter de nouveaux moyens de les contourner.
Quels sont les blocages ?
Avant même la diffusion du concept de micro-organisme, Semmelweis avait démontré que l’usage de l’hypochlorite de calcium sur les mains diminuait radicalement le taux de maladies nosocomiales. Mais déjà l’irritation cutanée fut la cause majeure de la résistance des médecins viennois. Et peut-être de la fin tragique de cet hygiéniste visionnaire.
150 ans plus tard, où en sommes-nous ?
Les produits hydroalcooliques et les solutions sans rinçage se sont imposés au début des années 2000 dans les établissements de soins grâce à leur meilleure efficacité, tolérance et commodité par rapport au lavage des mains au savon doux et à l’eau. Une littérature scientifique conséquente a établi ce fait de manière consensuelle et ces produits continuent de représenter la norme pour la désinfection des mains comme l'a déclaré à nouveau le VAH allemand en octobre 2020.
Toutefois, l'audit national Pulpe-friction, lancé en mai 2019, a montré que des freins à l’usage des PHA subsistent à cause d’éléments socio-psychologiques notamment :
- Le “caractère inconfortable ou désagréable du produit” (37,4% des cas)
- La “crainte de la nocivité du produit” (37,2%) représentent les principales digues à l’hygiène des mains ; avant la disponibilité du produit, le temps ou les allergies avérées, et bien avant les “convictions de l’intérêt” ou même le coût du produit.
N.B. : “L’inconfort” et la “crainte de nocivité” montent respectivement à 46,3% et 48,8% chez le personnel médical des établissements médico-sociaux.
Améliorer l’observance de l’hygiène des mains
La disponibilité
La communication et la signalétique, par l’intermédiaire de panneaux, posters et autres affichages, sont essentiels pour que le personnel et les patients, mais aussi les clients et les visiteurs d’un site, adoptent les bons comportements.
La pandémie de Covid-19 a montré qu’une bonne conception peut aider les établissements recevant du public (ERP) à atteindre des niveaux de conformité élevés, tout en inspirant confiance et, in fine, améliorant leur image.
Par ailleurs, des études menées dans des établissements de santé montrent que l'accès à l'hygiène des mains est le meilleur indicateur de sa fréquence. Cette disponibilité des stations de désinfections peut être optimisée grâce aux outils modernes de suivi de l’observance, tels que NosoEx ou OHMS, afin d’améliorer l’emplacement des distributeurs de PHA et de s’assurer de leur remplissage correct, au-delà d’une mesure des comportements.
- Les risques réels des PHA
De nombreuses études ont prouvé l'efficacité, mais aussi la tolérance et l'innocuité des PHA par l’absence de passage transcutané et d'absorption pulmonaire dans les conditions d'utilisation recommandées notamment. Celles-ci permettent d’apporter des réponses aux inquiétudes des femmes enceintes et d’apaiser les préoccupations religieuses.
Toutefois, il est nécessaire de souligner que la forte teneur en alcool des PHA pose des contraintes de transport et de stockage dues au risque d’inflammabilité, quelle que soit la nature de l’alcool choisie : propylique, isopropylique ou éthylique.
Commentaire marginal, mais dont il faut se soucier : la difficulté de mettre à disposition des produits à base d’alcool en psychiatrie, voire l’impossibilité en établissement de soins des troubles addictifs. Même si l’ajout d’excipients dénaturants permet de limiter les risques d’ingestion délibérée ou non.
- Le temps et les irritations cutanées
Le temps de contact nécessaire à l’efficacité des PHA se heurte au temps incompressible dont on a besoin pour appliquer un liquide de manière homogène sur la totalité de la surface des mains, par les 6 gestes bien connus.
Certains produits sur le marché peuvent parfois revendiquer des propriétés biocides avec des temps de contact inférieurs à 30 secondes, mais ces temps de laboratoire ne sont pas réalistes dans l’usage courant, même pour des professionnels aguerris à la friction hygiénique. Ces temps doivent être considérés avec prudence.
La norme EN 1500 déterminant l'efficacité des produits de friction pour les mains, largement reconnue et adoptée dans les établissements de santé en France, est un test in-vivo reflétant l'usage réel qui spécifie et impose un temps d'application de 30 secondes. Des temps plus courts revendiqués selon des tests de suspension ne sont pas pertinents en milieu clinique.
Une autre cause, encore plus notoire, d’effets secondaires est la friction sur les mains humides. Et même si la diffusion des principes de bon emploi des PHA permet d’améliorer les pratiques, la nécessité de lavage des mains au savon régulièrement après plusieurs frictions et la précipitation à laquelle on cède souvent, maintient ce risque d’application sur mains mouillées.
L’acide lactique : une alternative pour améliorer l’observance dans certains secteurs
Certains PHA contiennent des agents hydratants, tels que le glycérol et d’autres dérivés de polyols, pour “retenir l’eau au niveau des couches supérieures de l’épiderme” et éviter son évaporation.
D’autres excipients permettent de limiter les risques d’irritation, tels que les glycérides (glycérol plus ou moins estérifié par différents acides gras) dont l’effet émollient “assouplit et adoucit la peau”. L’ajout de certains adjuvants relève plus d’une démarche “marketing” il faut l’avouer : on pense au bisabolol qui de par ses propriétés apaisantes “répare, régénère et apaise les peaux sensibles”.
Ces additifs ne permettent pas de résoudre 100% des problèmes et la question se pose d’utiliser de nouvelles formules à base d’autres principes actifs tels que l’acide lactique.
Certaines de ces alternatives “sans alcool” utilisées pour la friction hygiénique, notamment le produit SURE Instant Hand Sanitizer, répondent aux normes en vigueur avec une efficacité satisfaisante pour de nombreux secteurs :
- Efficacité sur le virus Vaccinia en 30 secondes selon la norme européenne EN 14476 qui permet de couvrir les risques représentés par les virus enveloppés dont le SARS-CoV-2 (responsable de la COVID-19) fait partie
- Efficacité sur Candida albicans en 30 secondes selon la norme européenne EN 13624 couvrant les risques représentés par les levures responsables de mycoses
- Efficacité sur E. coli en 30 secondes selon la norme EN 1500 qui permet d’évaluer le produit en conditions réelles d’utilisation.
 | Notons que la tolérance du produit à base d’acide lactique SURE Instant Hand Sanitizer a été testée dermatologiquement en laboratoire par patch test, et que des études en conditions réelles sur un grand panel d’utilisateurs dans une importante enseigne de restauration ont montré une excellente acceptabilité du produit au quotidien. |
Ce type de formule représente aujourd’hui le meilleur compromis entre efficacité et tolérance, gage de réalisation de friction hygiénique lorsque celle-ci est recommandée, et d’amélioration de la conformité à une bonne hygiène des mains.
Les établissements ont tout à gagner à tester cette nouvelle gamme de produits à disposition, afin de s'assurer que le personnel est bien protégé, ainsi que les personnes qui l'entourent.